musique

cedrick2 a écrit:

cytep33 a écrit:

L'homme pressé autre chanson géniale aussi!
Dommage que les errances du chanteur aient tué le groupe...

Tuer sa femme t'appelles ça une errance toi ?

Tu as raison de me reprendre,ma phrase était maladroite à l'écrit.
Je t'aurais dit ça en face à face,tu aurais bien saisi  dans mon ton,mes yeux,l'expression de mon visage (quoiqu'avec le masque...)que je voulais faire de l'humour noir en ne retenant que le fait que Cantat a "tué" son groupe alors que justement c'était parce qu'il avait tué Marie Trintignant

J'ai fait cette remarque car j'ai des potes ultra fans qui sont réellement persuadés que c'est le comportement de Cantat (sa grande gueule, le fait qu'il arrive souvent déchiré en concert etc) et pas l'affaire de Vilnius qui a eu raison du groupe...

C'est un excellent exemple pour illustrer l'expression se voiler la face
J'avais lu une interview de Serge Teyssot Guay disant en gros "je ne peux pas rejouer,partager le quotidien d'un enregistrement d'album ,d'une tournée, avec un mec qui a tué sa femme à coup de poings"

C'est juste évident !

64 PET SHOP BOYS : West End Girls (1985)

Tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas cité le mot 'gay' dans un texte... West End Girls est le dernier morceau de la partie basse de mon classement avec une majorité de chansons récentes/semi-récentes. A partir du prochain numéro, ça va être 80% de chansons des années 60/70.

West End Girls est-elle la plus grand chanson pop des années 80 ? Et les Pet Shop Boys sont-il le plus grand groupe pop de ces 40 dernières années ? A ces deux questions, les Anglais répondent sans ambiguïté oui, et les autres pays répondent : les Pet Shop qui ça ? Incroyable en effet à quel point il s'agit là aussi d'un groupe vénéré au-delà de toute description de l'autre côté de la Manche, et virtuellement inconnu du grand public partout ailleurs.

West End Girls est le morceau qui les a révélés en 1985. Accompagnement électronique sobre et minimal, vocaux parlés sur les couplets et chantés sur les refrains, petit solo de trompette au milieu, paroles métaphoriques sur les difficultés de la vie en banlieue des grands centres urbains, tout est minimal dans cette chanson, comme s'ils avaient voulu produire un truc à l'économie, tout est minimal mais parfait. A l'époque le chanteur n'avait pas encore fait son coming out, leurs chansons étaient plus sobres, plus sérieuses qu'elles ne le sont parfois aujourd'hui. Je me souviens d'une chronique de leur 4e album de 1990 dans le magazine Rock&Folk où ils disaient que les Pet Shop Boys avaient inventé la dance music triste. Et c'est assez bien trouvé en effet.


A écouter à fond au casque.




64 Pet Shop Boys : West End Girls
65 Pulp : Common People
66 : Europe Is Our Playground
67 Supergrass : Moving
68 Manic Street Preachers : Motorcycle Emptiness
69 MGMT : Time To Pretend
70 Alice in Chains : Would?
71 Sonic Youth : Chapel Hill
72 Noir Désir : L’Homme Pressé
73 The Ark : Calleth You Cometh I
74 Prefab Sprout : Goodbye Lucille #1
75 Talk Talk : Living in Another World
76 Wall of Voodoo : Mexican Radio
76bis The Jesus and Mary Chain : Just Like Honey
77 Weezer : Keep Fishin’
78 Bran Van 3000 : Drinking in L.A.
79 The B52's : Love Shack
80 Sunflower Bean : I Was A Fool
81 Supertramp : The Logical Song
82 Deep Purple : Hallelujah
83 Scott Walker : Farmer in the City
83bis McAlmont & Butler : Yes
84 The Strokes : You Only Live Once
85 The Dandy Warhols : Bohemian Like You
86 Whale : Hobo Humpin' Slobo Babe
87 Arctic Monkeys : 505
87bis The Last Shadow Puppets : Standing Next To Me
88 Sophie B.Hawkins : Damn I Wish I Was Your Lover
88 bis Paula Cole : Where Have All The Cowboys Gone ?
89 Françoise Hardy : La maison où j’ai grandi
90 The Black Keys : Lonely Boy
90bis The Kills : Future Starts Slow
91 Morrissey : The Last Of The Famous International Playboys
92 The Cure : Just Like Heaven
93 Electric Six : Danger ! High Voltage
94 Wizzard : I Wish It Could Be Christmas Everyday
95 Billy Corgan : Mina Loy (M.O.H.)
96 Madness : Baggy Trousers
96bis Stray Cats : Rock This Town
97 The Sugarhill Gang : Rapper's Delight
98 Louis Prima : Just A Gigolo
99 Rocket From the Crypt : On a Rope
100 Roxy Music : Both Ends Burning
[101] Cock Robin : When Your Heart is Weak

63 ALICE COOPER : Under My Wheels (1971)
63bis THE NEW YORK DOLLS : Frankenstein (1973)

On va complètement changer de style et d'époque pour les 2 groupes classés à la 63e place (oui, jusqu'en 1975 -ensuite il est parti en solo-, Alice Cooper était bien le nom d'un groupe dont le chanteur s'appelait Alice Cooper, comme Marilyn Manson a longtemps été un groupe dont le chanteur était Marilyn Manson ou comme, dans les années 80, Sade était un groupe dont la chanteuse s'appelait Sade).

Un petit contexte historique rapide. A partir de 1965-1966, le rock américain est en grande partie hippie. Le centre névralgique du rock US se situe en Californie, à Los Angeles et San Francisco en premier lieu. C'est l'époque du Flower Power, des grands festivals musicaux (Woodstock, Monterey...) où s'entassent les babas cool de toutes les couleurs de peau, de la mobilisation contre la guerre du Vietnam et de l'herbe qui fait rire qui circule en quantités complètement déraisonnables. Malheureusement, cette gentille parenthèse de 'on s'aime tous, on est tous frères' va brutalement s'arrêter à la fin des années 60 lorsqu'elle va se prendre de plein fouet le mur de la réalité avec le fameux concert d'Altamont des Rolling Stones où les Hells Angels vont poignarder à mort un jeune spectateur noir complètement défoncé (et qui semble-t-il avait vraiment pour projet d'assassiner Mick Jagger), et surtout avec l'épouvantable assassinat de l'actrice Sharon Tate et de ses amis par la "famille" de Charles Manson.

Du coup, du jour au lendemain, exit les gentils hippies. Les nouvelles stars de l'époque aux Etats-Unis sont des mecs affreux, venus pour beaucoup de villes industrielles du nord du pays, et qui jouent avec une image macabre, décadente, effrayante. C'est l'époque d'Alice Cooper, de Kiss, des New York Dolls (ou de leurs pendants australiens ou anglais AC/DC et Black Sabbath). De France on a souvent une image assez déformée d'Alice Cooper, d'abord parce qu'il n'a jamais réellement eu de succès ici, et parce qu'au final le peu qu'on connaît de lui c'est souvent (comme Kiss d'ailleurs) ses horribles chansons hard FM des années 80. Mais dans la première moitié des années 70, Alice Cooper était bien l'un des plus grands groupes de rock au monde. Sur une petite période de 4 années, ils vont sortir 6 albums fondamentaux coup sur coup qui vont influencer (pour le meilleur, et souvent malheureusement aussi pour le pire) le hard et le métal pour les décennies à venir.

Beaucoup d'excellentes chansons du groupe auraient pu figurer dans mon top, mais c'est vrai que j'ai toujours eu une tendresse particulière pour Under My Wheels, qui commence comme une chanson traditionnelle du groupe avec un gros riff de guitare, la voix flippante de Tonton Alice, un solo de guitare pyrotechnique... et puis soudainement, des cuivres débarquent (oui oui, des cuivres chez Alice Cooper !) et ça finit avec exactement la même descente de cuivres que le final de Rock'n'Roll Suicide de Bowie (chanson classée beaucoup beaucoup beaucoup plus haut dans mon top), mais dans une version complètement hystérique. Enorme.


A écouter à fond les ballons au casque.



Les New York Dolls sont un autre groupe de supra bad boys ultra camés (ah oui, autre différence avec l'époque hippie, la cocaïne et l'héroïne ont remplacé l'herbe et les drogues psychédéliques). Leurs concerts se finissent souvent en baston générale. Sur scène ils sont habillés et maquillés en meufs, comme dans le glam rock anglais de la même époque, sauf qu'aux Etats-Unis à l'époque on rigole beaucoup moins avec la masculinité qu'en Angleterre, si tu vas voir des mecs habillés en meufs c'est que tu es pédé toi-même, donc on te casse la gueule. Le groupe acquiert vite du coup une réputation ultra sulfureuse sur scène. Un premier album commence à être enregistré, mais c'est un tel chaos de drogue et de violence lors des sessions d'enregistrement que rien n'en ressort. Deux producteurs, coup sur coup, jettent l'éponge avant la fin des sessions. En désespoir de cause, la maison de disques fait appel à Todd Rundgren, un des champions du volet musical de la contre-culture américaine de l'époque (et encore un artiste que j'adore dont je suis littéralement désespéré de ne pas avoir pu mettre de chanson dans ce top). Rundgren fait ce qu'il peut, et finalement le premier album peut sortir. On est loin de l'outrage sonore des concerts. On est loin également d'un disque révolutionnaire. Il s'agit d'un album Stonien en diable, vulgaire, sale et braillard. Mais au milieu de ce déluge de mauvais goût, il y a cette chanson rock géniale, puissante, hystérique, avec ces gros riffs de guitare et la voix gueularde du chanteur. Un sommet de rock de mauvais goût, mais un sommet quand même.

A écouter bien sûr à fond au casque.




63 Alice Cooper : Under My Wheels
63bis The New York Dolls : Frankenstein
64 Pet Shop Boys : West End Girls
65 Pulp : Common People
66 : Europe Is Our Playground
67 Supergrass : Moving
68 Manic Street Preachers : Motorcycle Emptiness
69 MGMT : Time To Pretend
70 Alice in Chains : Would?
71 Sonic Youth : Chapel Hill
72 Noir Désir : L’Homme Pressé
73 The Ark : Calleth You Cometh I
74 Prefab Sprout : Goodbye Lucille #1
75 Talk Talk : Living in Another World
76 Wall of Voodoo : Mexican Radio
76bis The Jesus and Mary Chain : Just Like Honey
77 Weezer : Keep Fishin’
78 Bran Van 3000 : Drinking in L.A.
79 The B52's : Love Shack
80 Sunflower Bean : I Was A Fool
81 Supertramp : The Logical Song
82 Deep Purple : Hallelujah
83 Scott Walker : Farmer in the City
83bis McAlmont & Butler : Yes
84 The Strokes : You Only Live Once
85 The Dandy Warhols : Bohemian Like You
86 Whale : Hobo Humpin' Slobo Babe
87 Arctic Monkeys : 505
87bis The Last Shadow Puppets : Standing Next To Me
88 Sophie B.Hawkins : Damn I Wish I Was Your Lover
88 bis Paula Cole : Where Have All The Cowboys Gone ?
89 Françoise Hardy : La maison où j’ai grandi
90 The Black Keys : Lonely Boy
90bis The Kills : Future Starts Slow
91 Morrissey : The Last Of The Famous International Playboys
92 The Cure : Just Like Heaven
93 Electric Six : Danger ! High Voltage
94 Wizzard : I Wish It Could Be Christmas Everyday
95 Billy Corgan : Mina Loy (M.O.H.)
96 Madness : Baggy Trousers
96bis Stray Cats : Rock This Town
97 The Sugarhill Gang : Rapper's Delight
98 Louis Prima : Just A Gigolo
99 Rocket From the Crypt : On a Rope
100 Roxy Music : Both Ends Burning
[101] Cock Robin : When Your Heart is Weak

Je pense que je connaissais pas ce Chapel Hill, merci pour la découverte ,j'ai vraiment bien aimé.

J'adore would aussi,surtout la petite phrase musicale chantée au début de chaque couplet par le gars avec le bonnet bleu qui utilise vraiment  des notes très originales même si ma chanson préférée du groupe reste "down in a hole" ,chanson que j'avais écartée d'extrême justesse de mon top 100

Bon j'adore aussi time to pretend,sa place dans mon classement en atteste!

J'aime aussi beaucoup ces premiers titres de manic street Preachers que tu m'avais fait découvrir il y a quelques temps même si,sur cette période,c'est slash'n'burn que je préfère.

Je ne me suis jamais intéressé à supergrass (parce que justement ce fameux alright ne m'a jamais vraiment plu).
Par contre ce titre est en effet excellent, surtout la partie rapide d'ailleurs!

Suede,ça fait hyper longtemps que je n'avais pas pensé à ce groupe
J'adorais Animal nitrate et j'avais acheté cet album...que j'ai pas dû écouter depuis 20 ans!
D'ailleurs en relisant les noms des autres titres figurant sur l'album,je réalise que je les ai tous oubliés! 
A l'écoute,les chansons metal mickey et so young me sont revenues en tête!

J'aime aussi beaucoup common people même si je ne m'étais jamais penché sur les paroles!
Mais quand ils sont sortis,mon titre préféré de Pulp était disco 2000

J'adooooooore west and girls
De loin ma chanson préférée du groupe avec sa ligne de basse que je trouve absolument démentielle (même si elle est jouée sur un clavier!).
en France ils ont quand même eu un énorme tube avec Go West (qu'est-ce que je détestais pourtant cette chanson) .je me souviens que mon frère adorait ce groupe et achetait tous les 45 tours à l'époque suburbia/it's a sin

Je ne connaissais absolument pas cette chanson d'Alice cooper (que en effet j'ai connu avec la chanson Poison à la fin des années 80,à l'époque j'adorais ce titre!)
Jamais entendu parlé de tes new York dolls
Pas spécialement aimé

Si quelqu'un pouvait me dire de quoi ils parlent depuis des mois tous les deux, le virus a fait des dégâts collatéraux !

62 JOHN LENNON : Instant Karma ! (1970)
62bis GEORGE HARRISON : Bangla Desh (1971)

La séparation des Beatles en avril 1970, ou plus exactement l'officialisation de leur séparation (techniquement, ils ne jouaient déjà plus ensemble depuis des mois), a été un véritable cataclysme pour des millions de fans à travers le monde. Vu de 2020, on a vraiment du mal à concevoir le choc que ça a été. Imagine-t-on aujourd'hui la séparation de quelque groupe de musique que ce soit qui ferait la une du journal de 20h et de toute la presse du lendemain matin ? C'est pourtant ce qui s'est passé avec eux.

Même si c'est Paul McCartney qui a annoncé la dissolution du groupe, techniquement là aussi c'est John Lennon qui l'a quitté le premier. En effet, entre la sortie du dernier album enregistré par les Beatles (Abbey Road) et l'annonce officielle de la fin du groupe, il avait déjà sorti 3 singles en solo, le troisième de ces singles étant celui qui nous intéresse ici.

A la fin des années 80 s'était créée une version française du mythique magazine musical américain Rolling Stone, et pour se faire connaître, ils avaient constitué deux classements, le classement des 100 meilleurs albums et celui des 100 meilleurs singles de l'histoire du rock. Et Instant Karma! de John Lennon était tout simplement classé n°1 de leur top singles. Je ne sais pas si Instant Karma! est réellement LE meilleur single de l'histoire du rock, mais c'est sûr que c'est un petit chef-d'oeuvre, lennonien en diable, avec une mélodie parfaite, un refrain en forme d'hymne, un accompagnement entraînant et puissant où tous les instruments (notamment le piano et la batterie) sont doublés, et un son bien râpeux, à des kilomètres des fioritures musicales du dernier album des Beatles. Il est évident qu'avec ce single (et les deux qui l'ont précédé, Give Peace a Chance et Cold Turkey) Lennon cherchait à sonner le moins Beatles possible, et le moins qu'on puisse dire c'est que c'est réussi. Sauf qu'au final ça ne change rien à son talent.

A écouter à fond au casque.



George Harrison a commencé comme simple guitariste des Beatles. Il était le plus jeune des quatre. Au moment de la sortie de leur premier single, Love Me Do, il n'avait que 19 ans. Et puis évidemment, stimulé par les talents hors-normes de compositeurs de Lennon et de McCartney, il s'est mis à composer à son tour des chansons. Peu au début, et puis de plus en plus au fur et à mesure, au fil des années, et surtout des chansons dont le niveau va lui aussi se rapprocher de plus en plus du niveau de celles de ses deux compères. En 1970, à la séparation des Beatles, il sort un... triple album solo, composé en grande partie de chansons qu'il avait composées pour les Beatles mais qui n'avaient jamais été utilisées, peut-être bien le meilleur album jamais enregistré par un Beatles en solo.

En 1971, touché par la situation au Bangladesh (un ouragan suivi d'une guerre civile), il organise le tout premier concert de charité de l'histoire du rock au Madison Square Garden, avec quelques-uns de ses amis, Eric Clapton, Bob Dylan, Billy Preston ou son ex-collègue des Beatles Ringo Starr, afin de récolter de l'argent pour la population de ce pays. C'est à cette occasion qu'il compose la chanson Bangla Desh, qui sera son deuxième tube en solo après le mythique My Sweet Lord.

La musique de George Harrison, particulièrement celle qu'il faisait à la fin des années 60 chez les Beatles et dans la première moitié des années 70 au début de sa carrière solo, est une musique que je trouve littéralement merveilleuse, profonde, spirituelle, inspirante. D'une manière générale, j'aborde le sujet là parce que je vais forcément y revenir plein de fois dans la suite de mon classement, ce que j'aime dans la musique de ces années-là c'est sa profondeur. C'est quelque chose qui a quand même beaucoup disparu, je trouve, de la musique moderne. Aujourd'hui les mecs arrivent, ils jouent leurs chansons et rentrent chez eux. C'est juste une activité, quelque hose de léger pour eux. Ils ont une vie à côté, et ils font de la musique comme ils pourraient faire du foot ou jouer aux jeux vidéos. C'est juste un truc qu'ils aiment bien faire. Alors ils font un album, disparaissent de la circulation pendant 4 ans et refont un disque. Un disque qui du coup ne dit rien ni sur eux, ni sur l'époque, ni sur quoi que ce soit. A l'époque, musicien n'était pas un hobby, c'était leur vie. Ils se levaient musiciens, mangeaient musiciens, respiraient musiciens, se couchaient musiciens. Ils ne faisaient littéralement rien d'autre de leur vie que composer, répéter, enregistrer des disques et donner des concerts. Je rappelle ces chiffres fous vus d'aujourd'hui : en à peine huit années d'existence, les Beatles ont enregistré 13 albums + une trentaine de singles qui ne figurent pas sur les albums + ils ont tourné deux films + ils ont fait plusieurs tournées mondiales. Du coup, évidemment que leur musique était profonde. Aujourd'hui les mecs sont musiciens 6 mois tous les quatre ans, la musique ne représente finalement qu'une petite partie de leur vie.

George Harrison était un mec très spirituel, très profond, et je trouve que ça s'entend vachement dans sa musique qui est une sorte de pâte très épaisse avec des choeurs, des guitares, des pianos, des orgues, du saxophone... Quelques groupes font encore un peu de ça aujourd'hui Dieu merci, mais c'est devenu quelque chose de marginal alors que c'était la règle à l'époque.

Je fais une petite parenthèse parce que ça illustre bien ce que je dis même si ça n'a pas de rapport direct avec George Harrison ou John Lennon : il y a actuellement sur Arte un excellent documentaire en deux parties sur Laurel Canyon, un quartier des collines de Los Angeles où, dans les années 60-70, vivaient des tas de musiciens (les Doors, les Byrds, Crosby Stills Nash & Young, Janis Joplin, les Mamas & Papas etc), et justement le documentaire montre bien tout cela, comment ils vivaient tous quasiment en communauté, jouant en permanence les uns chez les autres, allant se voir en concert les uns les autres, échangeants des idées, parfois même des chansons. C'est passionnant (et ça donne bien des regrets de ne pas avoir connu cette époque).


La chanson à écouter à fond au casque




62 John Lennon : Instant Karma !
62bis George Harrison : Bangla Desh
63 Alice Cooper : Under My Wheels
63bis The New York Dolls : Frankenstein
64 Pet Shop Boys : West End Girls
65 Pulp : Common People
66 : Europe Is Our Playground
67 Supergrass : Moving
68 Manic Street Preachers : Motorcycle Emptiness
69 MGMT : Time To Pretend
70 Alice in Chains : Would?
71 Sonic Youth : Chapel Hill
72 Noir Désir : L’Homme Pressé
73 The Ark : Calleth You Cometh I
74 Prefab Sprout : Goodbye Lucille #1
75 Talk Talk : Living in Another World
76 Wall of Voodoo : Mexican Radio
76bis The Jesus and Mary Chain : Just Like Honey
77 Weezer : Keep Fishin’
78 Bran Van 3000 : Drinking in L.A.
79 The B52's : Love Shack
80 Sunflower Bean : I Was A Fool
81 Supertramp : The Logical Song
82 Deep Purple : Hallelujah
83 Scott Walker : Farmer in the City
83bis McAlmont & Butler : Yes
84 The Strokes : You Only Live Once
85 The Dandy Warhols : Bohemian Like You
86 Whale : Hobo Humpin' Slobo Babe
87 Arctic Monkeys : 505
87bis The Last Shadow Puppets : Standing Next To Me
88 Sophie B.Hawkins : Damn I Wish I Was Your Lover
88 bis Paula Cole : Where Have All The Cowboys Gone ?
89 Françoise Hardy : La maison où j’ai grandi
90 The Black Keys : Lonely Boy
90bis The Kills : Future Starts Slow
91 Morrissey : The Last Of The Famous International Playboys
92 The Cure : Just Like Heaven
93 Electric Six : Danger ! High Voltage
94 Wizzard : I Wish It Could Be Christmas Everyday
95 Billy Corgan : Mina Loy (M.O.H.)
96 Madness : Baggy Trousers
96bis Stray Cats : Rock This Town
97 The Sugarhill Gang : Rapper's Delight
98 Louis Prima : Just A Gigolo
99 Rocket From the Crypt : On a Rope
100 Roxy Music : Both Ends Burning
[101] Cock Robin : When Your Heart is Weak

61 STEELY DAN : Do It Again (1972)
61bis EAGLES : New Kid In Town (1976)

La géographie est une matière qui m'a toujours gonflé à l'école. Les seuls cours de géo qui m'ont jamais intéressé sont ceux qui montraient comment le cadre de vie influe sur la vie des gens, comment les gens qui vivent dans des grandes villes sont différents des gens qui vivent à la campagne, comment des gens vivant en forêt vivent et pensent différemment que des gens vivant en bord de mer, qui vivent et pensent différemment des gens vivant en altitude à la montagne, etc. Et ceci est valable également pour la musique. J'ai toujours été fasciné à quel point le rock français est différent du rock anglais, qui est différent du rock américain, qui est différent du rock australien etc. Et ça marche aussi, vu la taille faramineuse du pays, à l'intérieur même des Etats-Unis : il y a un vrai rock californien, qui est très différent du rock texan, qui est très différent du rock new yorkais, etc.

Aujourd'hui on va parler rock californien.

De par mon métier j'ai eu la chance fabuleuse d'aller des dizaines de fois en Californie. J'y suis également allé en vacances, j'y ai même emmené mes parents il y a dix ans. Une ville comme Los Angeles est aussi fascinante qu'effrayante, aussi attirante que repoussante. C'est une ville ou l'extrême richesse côtoie l'extrême pauvreté. C'est une ville dans laquelle il y a plein d'endroits mythiques dont tout le monde a entendu parler grâce aux séries et films américains dont nous sommes abreuvés depuis notre jeunesse (Hollywood, Venice Beach, la plage de Santa Monica ou de Malibu, Rodeo Drive, la fameuse rue où Julia Roberts et Richard Gere font leurs emplettes dans Pretty Woman, etc). C'est une ville où il fait presque toujours beau. C'est une ville où les décors sont extraordinairement différents, centre-ville urbain ultra concentré, paysages de collines dans le nord, plages avec palmiers au sud, un presque désert à la périphérie. C'est une ville aux dimensions qui sont infigurables pour quelqu'un qui n'y est jamais allé. L'agglomération fait plus de 100 km de part en part. Si tu veux aller d'un point A à un point B de la ville, il faut prendre la voiture et faire une demi-heure d'autoroute.

Et la voiture, c'est vraiment l'un des points centraux de la ville. Los Angeles c'est LA ville de la bagnole. Encore une fois, vu les dimensions, tu passes littéralement tes journées dans ta bagnole. Et qui dit bagnole dit autoradio. A Los Angeles il y a littéralement des centaines de radios FM. Beaucoup sont spécialisées dans un style de musique précis. Avec mon photographe (un Français qui vivait là-bas) on écoutait une radio Classic Rock. Et c'était vraiment pas des petits joueurs là-bas. La première fois de ma vie qu'on s'est branché sur cette radio, le mec a commencé avec 3 morceaux des Eagles, et a enchaîné avec 3 morceaux de Crosby, Stills, Nash & Young. Rien à foutre le mec.

Mes deux morceaux d'aujourd'hui sont des morceaux que je connaissais et que j'appréciais avant d'aller à Los Angeles. Ce sont des morceaux que j'entendais à la radio quand j'étais tout gamin, que j'aimais, mais sans savoir évidemment une seconde qui c'était, et que j'ai redécouverts ensuite, bien plus tard, en découvrant le rock. Hé, mais je connais ce morceau ! Hé, mais celui-là aussi je le connais ! J'aimais déjà ces deux morceaux, mais j'en suis tombé littéralement amoureux quand je les ai entendus dans le contexte dans lesquels ils ont été créés, c'est-à-dire en Californie. Même si je n'étais qu'un petit Français perdu à Los Angeles (et encore une fois vu les dimensions, on a vite fait de se sentir perdu à Los Angeles), je pouvais littéralement sentir physiquement la connexion qui existait entre ces chansons que j'écoutais sur cette radio FM (ces harmonies vocales, cet accompagnement musical uuuultra cool) et le paysage qui défilait devant mes yeux.

Ecouter les Eagles et Steely Dan en France ne me fait pas le même effet. Mais désormais quand même, chaque fois que j'écoute ces deux chansons, ça me fait deux choses : ça me rappelle mon enfance, et en fermant les yeux je m'imagine immédiatement dans les collines de Los Angeles. La musique, la meilleure agence de voyage qui coûte zéro...


A écouter à fond au casque







61 Steely Dan : Do It Again
61bis Eagles : New Kid In Town
62 John Lennon : Instant Karma !
62bis George Harrison : Bangla Desh
63 Alice Cooper : Under My Wheels
63bis The New York Dolls : Frankenstein
64 Pet Shop Boys : West End Girls
65 Pulp : Common People
66 : Europe Is Our Playground
67 Supergrass : Moving
68 Manic Street Preachers : Motorcycle Emptiness
69 MGMT : Time To Pretend
70 Alice in Chains : Would?
71 Sonic Youth : Chapel Hill
72 Noir Désir : L’Homme Pressé
73 The Ark : Calleth You Cometh I
74 Prefab Sprout : Goodbye Lucille #1
75 Talk Talk : Living in Another World
76 Wall of Voodoo : Mexican Radio
76bis The Jesus and Mary Chain : Just Like Honey
77 Weezer : Keep Fishin’
78 Bran Van 3000 : Drinking in L.A.
79 The B52's : Love Shack
80 Sunflower Bean : I Was A Fool
81 Supertramp : The Logical Song
82 Deep Purple : Hallelujah
83 Scott Walker : Farmer in the City
83bis McAlmont & Butler : Yes
84 The Strokes : You Only Live Once
85 The Dandy Warhols : Bohemian Like You
86 Whale : Hobo Humpin' Slobo Babe
87 Arctic Monkeys : 505
87bis The Last Shadow Puppets : Standing Next To Me
88 Sophie B.Hawkins : Damn I Wish I Was Your Lover
88 bis Paula Cole : Where Have All The Cowboys Gone ?
89 Françoise Hardy : La maison où j’ai grandi
90 The Black Keys : Lonely Boy
90bis The Kills : Future Starts Slow
91 Morrissey : The Last Of The Famous International Playboys
92 The Cure : Just Like Heaven
93 Electric Six : Danger ! High Voltage
94 Wizzard : I Wish It Could Be Christmas Everyday
95 Billy Corgan : Mina Loy (M.O.H.)
96 Madness : Baggy Trousers
96bis Stray Cats : Rock This Town
97 The Sugarhill Gang : Rapper's Delight
98 Louis Prima : Just A Gigolo
99 Rocket From the Crypt : On a Rope
100 Roxy Music : Both Ends Burning
[101] Cock Robin : When Your Heart is Weak

60 NIRVANA : Come As You Are (1991)

Aujourd'hui encore, près de 30 ans après (déjà, mamma mia qu'est-ce que ça passe...) je me demande encore comment un groupe comme Nirvana a pu faire un tel carton. Comment les radios FM de l'époque pouvaient passer une chanson comme Smells Like Teen Spirit entre un New Kids on the Block, un Enigma et un Mylène Farmer. Comment deux de mes potes, l'un qui ne jurait que par la dance music de l'époque et un autre qui n'a toujours écouté quasiment que de la variété française avaient pu tous les deux acheter l'album Nevermind (et l'écouter souvent en plus, je peux en témoigner j'étais là !). Ca reste pour moi un mystère total, mais un bon mystère.

Personnellement j'ai tout de suite accroché à la musique du groupe, j'ai tout de suite adoré l'album Nevermind. Parce que derrière le bruit et la fureur du son, il y avait des chansons incroyables. Et parmi toutes ces chansons incroyables, ma préférée a toujours été Come as You Are, avec son riff de guitare intégralement pompé sur celui du morceau Eighties de Killing Joke, sa super mélodie, son double refrain génial, et bien sûr la super voix éraillée de Cobain. En fait, en retirant un peu de saturation à la guitare et en demandant à Dave Grohl juste de taper un peu moins comme un sourd sur ses futs, Come As You Are est quasiment une chanson pop.

Ca fait 30 ans que j'entends des gens plus âgés que moi faire la fine bouche devant Nirvana, me dire que bof, les Clash et les Sex Pistols c'était autre chose. Qu'ils aillent se faire voir. Avec Suede en Angleterre, Nirvana c'est LE groupe de mes années fac.


A écouter à fond au casque.



En bonus le morceau de Killing Joke pour mesurer l'ampleur de l'"emprunt" (enfin Nirvana ne pique que le riff de guitare, le reste de la chanson n'a rien à voir).




60 Nirvana : Come as You Are
61 Steely Dan : Do It Again
61bis Eagles : New Kid In Town
62 John Lennon : Instant Karma !
62bis George Harrison : Bangla Desh
63 Alice Cooper : Under My Wheels
63bis The New York Dolls : Frankenstein
64 Pet Shop Boys : West End Girls
65 Pulp : Common People
66 : Europe Is Our Playground
67 Supergrass : Moving
68 Manic Street Preachers : Motorcycle Emptiness
69 MGMT : Time To Pretend
70 Alice in Chains : Would?
71 Sonic Youth : Chapel Hill
72 Noir Désir : L’Homme Pressé
73 The Ark : Calleth You Cometh I
74 Prefab Sprout : Goodbye Lucille #1
75 Talk Talk : Living in Another World
76 Wall of Voodoo : Mexican Radio
76bis The Jesus and Mary Chain : Just Like Honey
77 Weezer : Keep Fishin’
78 Bran Van 3000 : Drinking in L.A.
79 The B52's : Love Shack
80 Sunflower Bean : I Was A Fool
81 Supertramp : The Logical Song
82 Deep Purple : Hallelujah
83 Scott Walker : Farmer in the City
83bis McAlmont & Butler : Yes
84 The Strokes : You Only Live Once
85 The Dandy Warhols : Bohemian Like You
86 Whale : Hobo Humpin' Slobo Babe
87 Arctic Monkeys : 505
87bis The Last Shadow Puppets : Standing Next To Me
88 Sophie B.Hawkins : Damn I Wish I Was Your Lover
88 bis Paula Cole : Where Have All The Cowboys Gone ?
89 Françoise Hardy : La maison où j’ai grandi
90 The Black Keys : Lonely Boy
90bis The Kills : Future Starts Slow
91 Morrissey : The Last Of The Famous International Playboys
92 The Cure : Just Like Heaven
93 Electric Six : Danger ! High Voltage
94 Wizzard : I Wish It Could Be Christmas Everyday
95 Billy Corgan : Mina Loy (M.O.H.)
96 Madness : Baggy Trousers
96bis Stray Cats : Rock This Town
97 The Sugarhill Gang : Rapper's Delight
98 Louis Prima : Just A Gigolo
99 Rocket From the Crypt : On a Rope
100 Roxy Music : Both Ends Burning
[101] Cock Robin : When Your Heart is Weak

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